L’ambroisie à feuilles d’armoise : après un an, qu’en est-il ?

ambroise

L’ambroisie à feuilles d’armoise est une plante exotique envahissante qui se répand à travers l’Europe depuis plusieurs décennies. Très problématique en France et dans les pays de l’Est, elle arrive progressivement dans nos régions.

La plante est une adventice des cultures très conséquente, notamment dans les champs de tournesols ou de maïs. Mais outre ces préoccupations économiques, la plante est un véritable fléau d’ordre sanitaire. Son pollen, répandu durant l’été, provoque diverses réactions allergiques qui peuvent induire, entre autres, asthme, rhinites, conjonctivites ou fortes démangeaisons. Ces effets peuvent toucher tout le monde, suite à une exposition intense ou prolongée. Il est donc primordial de réduire au maximum les populations d’ambroisie à feuilles d’armoise, afin d’éviter les situations de non-retour rencontrées dans de nombreux pays européens.

Dans cette optique, l’Observatoire Wallon des Ambroisies a vu le jour fin 2019, et vise à informer sur la problématique, mais aussi identifier et gérer les populations en place en région wallonne. L’année 2020 a été la première année de suivi par l’Observatoire, elle a donc permis d’identifier les connaissances sur l’espèce dans notre région et l’état des populations. Mais quel est donc la situation concernant l’ambroisie à feuilles d’armoise en région wallonne ?

Depuis les années 2000, 89 populations ont été recensées pour l’ensemble de la région wallonne, dont 25 ont été retrouvées en 2020 par l’Observatoire. Pour la majorité d’entre elles, il s’agit de petites populations de moins de 20 individus. Ces données nous indiquent que la plante a encore du mal à s’installer durablement dans notre région, et qu’une bonne gestion de l’espèce est encore possible. Dans quelques sites, l’ambroisie a déjà commencé son expansion, et atteint parfois plusieurs centaines d’individus. Il est par ailleurs essentiel de s’interroger sur la provenance de ces populations. Un lien entre les populations d’ambroisies, les semences de tournesols et les graines pour oiseaux a déjà été démontré par le passé, et cela semble être un vecteur important en région wallonne vu la proximité de plusieurs sites avec un poulailler ou des sites de nourrissage pour oiseaux.

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Le relativement faible taux d’installation de la plante est cependant à nuancer, pour plusieurs raisons. D’une part, bien que de nombreuses populations soient petites, la présence de plusieurs grosses populations indique qu’une fois que la plante a réussi à s’implanter durablement, elle est capable de se répandre dangereusement. D’autre part, nous ne sommes qu’au début de la sensibilisation au problème de l’ambroisie en région wallonne, et la base de données est encore loin d’être complète !

La suite des missions de l’Observatoire consistera en la surveillance des sites détectés, l’identification de nouveaux sites contaminés et la gestion de ceux-ci afin de tenter d’éradiquer la plante de nos contrées. Pour ce faire, nous avons besoin de vous ! Si vous observez des ambroisies sur le terrain, relayez nous l’information via les plateformes d’encodage (iNaturalist ou observation.be) ou par mail (owa@uliege.be). Nous pourrons ainsi continuer à mettre à jour la distribution de l’espèce, et proposer des solutions de gestion adaptées. 

Auteurs : Adrien Delforge et Arnaud Monty - Observatoire Wallon des Ambroisies
 

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