Chez Adalia 2.0 des personnalités différentes se côtoient, chacune avec leur parcours, leurs connaissances, leurs compétences propres et leurs passions respectives. Un objectif commun ? Celui de s’activer pour répondre aux missions de la structure dans laquelle ils évoluent. Par son métier, chaque membre de l’asbl accompagne l’évolution des pratiques dans les espaces verts professionnels et particuliers pour la préservation de la biodiversité !
Laetitia Rouffart est animatrice dans les écoles et sur les stands qu'Adalia 2.0 tient sur de nombreux évènements, partout en Wallonie. Sa passion de transmettre et partager passe par les contacts et échanges qu’elle peut développer dans son quotidien avec les petits, comme les grands ! Elle nous en parle.
Laetitia, commençons par le début, quel a été ton parcours avant d’arriver chez Adalia 2.0 ?
" J’ai fait un master en Arts Plastiques aux Beaux-Arts de Bruxelles, suivi d’une agrégation pour enseigner les arts plastiques dans le secondaire supérieur.
J’étais vouée à travailler dans le milieu scolaire classique mais j’ai rapidement préféré l’éducation informelle plus ludique et créative. J’ai rejoint le monde du socio-culturel ; écoles de devoirs, centres culturels et autres associations en multipliant les projets et expériences avec des publics très différents : personnes âgées en situation de précarité, primo-arrivants, jeunes en décrochage scolaire, enfants en situation de handicap etc… J’aime la diversité et vivre ensemble une expérience humaine qui fait grandir. Land art au potager, spectacles de marionnettes et de théâtre d’ombres, stages de peintures végétales, fresques murales sensorielles, chapeaux monumentaux, etc… J’ai plus de 10 ans de projets comme artiste indépendante et animatrice.
J’ai fini par me poser en travaillant comme coordinatrice Accueil Temps Libre pour la Ville de Bruxelles où je coordonnais des projets pédagogiques dans les écoles maternelles et primaires du territoire. Ensuite, je suis arrivée chez Adalia 2.0 car j’avais envie de revenir sur le terrain en contact direct avec les enfants tout en intégrant une équipe fixe. Je pouvais en plus concilier l’animation avec mes intérêts grandissants pour l’environnement : un nouveau monde à explorer ! "
En tant qu’animatrice chez Adalia 2.0, comment cela se passe-t-il ?
" Je fais des animations dans les écoles, partout en Wallonie. Nous sommes quatre animateurs et nous nous organisons pour combiner autonomie et travail collaboratif. Les animations abordent les sujets des pollinisateurs, les cycles de vie des coccinelles et/ou des papillons, les abeilles sauvages et leurs rôles, la biodiversité ou encore les écosystèmes par exemple. Ce rôle d’animateur permet de faire beaucoup de rencontres et d’avoir de chouettes moments de partage avec beaucoup d’enfants. Les échanges avec les enseignants sont aussi très intéressants et permettent même parfois de les ouvrir à d’autres façons de diffuser les contenus et la matière.
En animation, j’ai toujours envie de donner le maximum à chaque groupe, avec du plaisir et des rires. J’ai envie que les enfants, après 1h30 d’activité, aient envie d’en apprendre plus sur ce que je leur ai apporté ! Il faut donc que le message soit impactant et que nous leur fassions vivre une véritable expérience. Par exemple, ce n’est pas évident d’apprendre les concepts de pollinisation, les impacts et comment préserver les pollinisateurs en une heure. C’est pourquoi les animations passent par le jeu, le plaisir et la mise en action, qui permettent aux enfants de réfléchir et de retenir les sujets abordés.
Au sein de l’équipe animation, nous utilisons chacun nos outils de prédilection, compétences personnelles et affinités propres que nous nous partageons pour développer les activités. Dans mon cas il s’agit de la marionnette et des décors peints, pour faire rêver… On m’appelle d’ailleurs « Madame Coccinelle », j’ai toujours eu une affinité avec ce petit insecte.
Enfin, il arrive que nous fassions des animations à plusieurs et nous aimons régulièrement nous réinventer. Surtout quand on fait cinquante fois la même animation : finalement elle se renouvelle en continu et évolue d’elle-même ! "
En plus d’être animatrice tu t’occupes aussi des stands, en quoi consiste ce rôle ?
" En tant que gestionnaire des stands d’Adalia 2.0, j’assure la présence de notre asbl sur de nombreux évènements, partout en Wallonie, également toute l’année. Je suis le contact de première ligne avec les organisateurs puis je dispatche les demandes dans l’équipe et les coordonne. Nous sommes présents sur près de 100 stands avec de grosses périodes à partir de mars ou lors de la semaine de l’arbre.
Au printemps nous orientons nos stands sur la thématique des auxiliaires en proposant une animation sur les coccinelles et le public peut repartir avec des larves de coccinelles. Nous avons aussi d’autres activités comme la faune utile, les plantes sauvages, l’activité « bombe à graines » … Et nous créons prochainement de nouvelles animations vie du sol et de la fleur à la pomme. Le développement des stands est donc aussi toujours en évolution constante."
Faut-il des compétences et des connaissances en particulier pour faire ton métier ?
" Oui, je dirais que l’adaptation est le propre d’un animateur. Il faut faire preuve de polyvalence et avoir l’esprit créatif ainsi que beaucoup de curiosité. Pour se renouveler il faut continuer de se former. Evidemment, il faut la capacité d’être animateur : savoir transmettre et avoir le plaisir du partage.
Pour la casquette « gestion des stands » cela requière beaucoup d’organisation et de communication en étant la personne relai entre le partenaire externe et l’équipe. Il faut aussi prendre le temps de gérer toute la logistique du matériel pour les différents stands avec les collègues."
Rencontres-tu des difficultés pour mener à bien tes projets ?
" Particulièrement pour la gestion des stands, il faut pouvoir s’assurer d’une logistique carrée, au vu du nombre de stands que nous tenons chaque année. Il faut aussi pouvoir veiller à une très bonne communication avec les collègues et des échanges fluides."
Qu’est-ce que tu apprécies ou apprécie moins dans ton travail ?
" J’apprécie beaucoup de choses chez Adalia 2.0, notamment l’esprit de travail. Depuis un an nous développons des principes de gouvernance partagée. Ce projet apporte énormément de bien-être au travail ainsi qu’un sentiment d’égalité. Il change positivement le rapport dans notre communication et permet une certaine efficacité dans la prise de décisions, par exemple. La communication dans les sous-équipes est davantage développée.
C’est agréable de travailler dans un état d’esprit de confiance. Notamment pour nous, les animateurs, qui sommes souvent sur les routes ! Le rapport hiérarchique permet également de s’investir dans l’ensemble des tâches "moins fun" - comme la rédaction de rapports annuels - et donne envie d’apporter de la confiance en retour. C’est très précieux. En tant qu’animateur, nous sommes engagés sur nos compétences et expériences, la personne que nous sommes et pas notre niveau de diplôme, ce qui est très humain."
Et pour finir, quel est le premier conseil qui te vient en tête pour commencer « le jardin de demain » ?
"Ne rien faire. Laisser la nature faire. C’est tout mon job : éveiller à la résilience de la nature et à sa richesse. Au plus on apprend et on découvre sur la nature, au plus on a envie de la protéger. Nous sommes très loin des conseils moralisateurs et culpabilisants. C’est tout l’intérêt de partir à la découverte et de s’émerveiller car il y a encore beaucoup à découvrir ! "
Merci, Laetitia pour ton partage, nous te souhaitons une belle continuation sur les routes de l’animation ! ■
Un portrait rédigé par Eve Libois, chargée de communication.
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