Portrait-métier : Maïté Loute

Portrait d'Adalia

ID MAite

Chez Adalia 2.0 des personnalités différentes se côtoient, chacune avec leur parcours, leurs connaissances, leurs compétences propres et leurs passions respectives. Un objectif commun ? Celui de s’activer pour répondre aux missions de la structure dans laquelle ils évoluent. Par son métier, chaque membre de l’asbl accompagne l’évolution des pratiques dans les espaces verts professionnels et particuliers pour la préservation de la biodiversité ! 

Maïté Loute a rejoint l’équipe d’Adalia 2.0 depuis 2021 comme conseillère technique pour les professionnels. Elle est également aujourd’hui co-directrice de la structure. Mais au fait, de quoi est fait son quotidien ? Elle nous en parle ! 

Maïté, quel a été ton parcours pour arriver chez Adalia 2.0 ? 

" J’ai toujours été une personne engagée, et ce, depuis mes études secondaires. Je m’orientais toujours vers des projets dans lesquels on s’engage en conscience comme la vente de collations Fairtrade Oxfam ou la participation à des campagnes qui sensibilisaient les élèves. J’ai opté pour des études de bio-ingénieur en aménagement du territoire à l’UCL. J’avais intégré un kot à projet (le Développ’Kot) et j’ai fait du volontariat international dans une réserve naturelle gérée avec des moutons. 

Je suis entrée dans le monde du travail au Parc Naturel des Hautes Fagnes-Eifel qui fait 72 000 hectares. Pendant quatre ans j’ai travaillé pour un projet LIFE de restauration des tourbières et des landes. Il s’agissait de mettre en place des chantiers de restauration des milieux naturels et de communiquer sur le projet. C’est là que ma passion pour les libellules est née : elles sont un bon indicateur de l’état d’un habitat. Lorsque le leur est restauré elles réapparaissent directement ! D’ailleurs, je fais partie du groupe de travail Gomphus de la DEMNA (Département de l’Etude du milieu naturel et agricole), un groupe de volontaires passionnés qui étudient les libellules en Wallonie. 

Parce Naturel des Hautes Fagnes Eifel

Je suis ensuite devenue responsable du service scientifique du parc. J’étais en charge du renouvellement du plan de gestion et allais à la rencontre des communes et des habitants afin de les inclure dans les projets de gestion du parc. J’aidais aussi les communes à mettre en place leur plan de gestion différenciée. C’est à ce moment-là, en 2014, que j’ai découvert l’asbl Adalia. Nous avons ensuite collaboré pour organiser ensemble une journée Cimetière Nature, à Eupen. Mes collègues de l’époque s’occupaient également de la traduction allemande du magazine Info 0 phyto, qu’Adalia envoyait alors dans les communes. 

Après 6 ans à occuper cette fonction je suis partie travailler sur le projet Nassonia. J’avais envie de changement professionnel et j’aimais l’idée de ce projet pilote qui mettait l’accent sur une gestion plLogo WEFus naturelle de la forêt. Il y avait aussi énormément de participation citoyenne, ce qui me parlait beaucoup au vu de mon parcours.

Mais, peu de temps après, un poste de conseiller technique s’est ouvert chez Adalia 2.0 et j’ai sauté sur l’occasion pour rejoindre l’asbl ! En plus des missions en tant que conseillère aux communes, j’ai très vite travaillé avec mon collègue, Jean-Nicolas Arnould, dans le projet Wallonie en Fleurs dont je m’occupe toujours actuellement." 

Que fais-tu chez Adalia 2.0 ? 

" Depuis 1 an, je suis co-directrice de l’asbl, avec deux de mes collègues. On s’assure du suivi des subventions : les relations avec le Service Public de Wallonie qui nous finance et nous permet de faire vivre l’asbl, le cabinet ministériel, Ecopaturageles rapports sur nos activités, la gestion du budget… Cela implique aussi la mise en place des subventions à venir ! Adalia fonctionne sur un principe de gouvernance partagée, on collabore donc avec le reste de l’équipe pour tout ce qui concerne le développement de l’ensemble de la stratégie d’Adalia, la vision à long terme, ses missions et ses valeurs. 

Pour ce qui est de ma casquette de conseillère technique, je suis principalement chargée de projet pour le label Wallonie en Fleurs, aux côtés de mes collègues, Perrine Lombaerts et Maïlys Duque.  

Je suis aussi spécifiquement en charge des conseils relatifs à la mise en place de projet d’écopaturage pour gérer les espaces verts." 

En quoi consiste le suivi que vous faites pour Wallonie en Fleurs ? 

" La campagne se faisant d’année en année, il faut la coordonner, prévoir le règlement, établir ou améliorer les critères et la grille d’évaluation. On doit préparer le lancement et inviter les communes à s’inscrire. Chaque année, nous recevons approximativement une vingtaine de candidatures. Nous devons ensuite organiser la visite des jurys dans chaque commune candidate durant l’été. En parallèle, notre équipe communication développe des outils pour permettre aux communes de parler  de leur participation. Durant la période des visites, nous communiquons pas mal sur nos réseaux sociaux pour valoriser le travail et les efforts dans les réflexions de végétalisation durable des communes." 

Comment se passe une visite de jury ?  

"Pour chaque commune on constitue un jury. On sélectionne des personnes parmi des experts et des volontaires issus du monde horticole et associatif environnemental ou encore institutionnel. Nous travaillons aussi avec les Artisans du végétal, des pépiniéristes qui produisent localement, ou encore, parfois des personnes provenant d’une commune labellisée 3 fleurs.  

Visite Jury WEFLa visite sur place dure 2h. Nous demandons toujours à être accompagnés d’un élu et d’une personne en charge des espaces verts. Nous avons une grille de lecture et évaluons selon les critères indiqués si ça manque, si c’est présent ou bien établi. On ne se contente pas de noter, il y a de nombreux échanges et des conseils tout au long de la visite. C’est toujours très enrichissant. 

Une fois la visite terminée, on compile les notes des membres du jury et on établit le niveau de labellisation de 1, 2 ou 3 fleurs. Les communes reçoivent leurs résultats durant une cérémonie de remise des labels, qui leur permet aussi de chouettes échanges d’expériences d’autres communes. C’est important pour nous de créer de la connexion entre elles et de leur permettre de trouver chez les uns et les autres des exemples inspirants. Dans les mois qui suivent, nous leur fournissons un rapport personnalisé de recommandations leur permettant d’aller plus loin dans leurs aménagements." 

Tes fonctions demandent-elles des compétences et des connaissances spécifiques ?  

" Toutes les connaissances que j’ai acquises au Parc Naturel des Hautes Fagnes-Eifel pour tout ce qui concerne les aménagements en faveurs de la biodiversité me servent au quotidien. J’ai beaucoup appris au fil des expériences chez Adalia, notamment pour tout ce qui concerne l’écopaturage et le fleurissement durable, et ce, dans le contexte particulier des communes. Il faut savoir vulgariser, s’adapter à son public et être capable de créer et de donner des formations attrayantes et ludiques. Enfin il faut être capable de récolter les expériences positives et de les partager ensuite."  

Rencontres-tu des difficultés pour mener à bien tes projets ? 

" L’aspect administratif de la gestion de la structure est parfois lourd et demande beaucoup de temps et d’énergie. Par contre, ce qui permet de dépasser cette lourdeur, c’est d’avoir toujours un pied sur le terrain,  et de pouvoir se nourrir de choses concrètes."  

Maite

Qu’est-ce que tu aimes dans ton environnement de travail ? 

" J’apprécie l’ambiance de travail et l’état d’esprit que nous avons chez Adalia. Il y a beaucoup de collaboration et de travail d’équipe. Avec les communes, c’est toujours agréable de voir que nous répondons à certains de leurs besoins. Il suffit de voir combien nos formations sont rapidement remplies !  Toutes les étapes de Wallonie En Fleurs sont importantes et utiles, que ce soit pour les élus ou les employés. C’est aussi agréable d’avoir le retour des communes labellisées qui témoignent du soutien du label dans leur démarches de changements de pratiques."

Et pour finir, quel est le geste le plus simple qui soit que tu aimerais que chacun fasse pour « le jardin de demain » ? 

" Simplement moins tondre. Faire des chemins, des sentiers dans les hautes herbes. Esthétiquement, ça invite à la rêverie et à la balade. Et derrière il y a de nombreux bénéfices pour la flore, les insectes. C’est une action très simple, peu énergivore et qui a beaucoup d’impacts écologiques."  

 

Merci à Maïté pour son partage et bon succès dans la suite de ses projets ! ■

Un portrait rédigé par Eve Libois, chargée de communication.

Cet article en pdf à télécharger

Portrait 1Portrait 2portrait 3