Comment entretenir sa pelouse naturellement toute l'année ?

tonte différenciée

Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi vous tondiez l’ensemble de votre pelouse ? Est-ce par souci esthétique ? Est-ce parce qu’il s’agit d’une mode dans nos jardins depuis des dizaines d’années ? 

Avec Adalia 2.0, on vous encourage à pratiquer la tonte différenciée qui consiste à gérer de façon plus naturelle les zones du jardin les moins utilisées en les tondant moins fréquemment. 

pelouse

Pour cela, il est nécessaire de ne plus concevoir son gazon comme une surface rase, monotone et peu accueillante pour la biodiversité mais comme un milieu vivant, où la spontanéité végétale et la diversité animale sont préservées. 

En effet, seulement 7 espèces de graminées constituent la majorité des mélanges de gazon vendus en commerces. Ces espèces sont toutes sélectionnées pour la densité de leur feuillage et leur résistance à la tonte mais nullement pour leur floraison qu’elles n’ont pas l’occasion d’atteindre. Elles sont donc peu attrayantes pour la faune sauvage

Les avantages des pelouses tondues moins fréquemment 

Les pelouses écologiques ont de nombreux avantages.

martonLe premier avantage est évidemment l’intérêt écologique. En laissant les plantes spontanées s’épanouir, nous retrouvons en plus des graminées, des plantes à fleurs dont les pollinisateurs pourront se délecter : bourdons, abeilles, papillons ou syrphes y trouvent alors une source de nourriture. Ces plantes ne sont pas adaptées pour supporter les tontes et ne savent pas se développer dans un gazon traditionnel. En plus des pollinisateurs, de nombreuses espèces animales sont inféodées aux prairies et herbes hautes et ont donc besoin de ces milieux pour se reproduire, pondre, développer leur stade larvaire, trouver refuge ou chasser. Il s’agit, entre-autre, des criquets et sauterelles, des araignées et des carabes. Les insectes attirés par ces pelouses écologiques nourrissent à leur tour leurs prédateurs comme les oiseaux, les hérissons, les musaraignes, mais aussi les lézards, couleuvres ou batraciens. Les prairies sont donc des écosystèmes qui s’équilibrent naturellement. 

Les pelouses moins entretenues ont comme autres avantages de mieux lutter contre l’érosion des sols et les inondations. En effet, avec leur déploiement aérien plus important, leur système racinaire va également plus en profondeur. Les rhizomes retiennent alors plus les terres et favorisent l’infiltration de l’eau par les galeries. Cela offre également aux végétaux une meilleure résistance au stress hydrique en récupérant l’eau profondément. En complément, les bactéries présentes dans la rhizosphère peuvent filtrer une partie des hydrocarbures ou autres produits chimiques présents dans les eaux de ruissellement. 

En comparaison aux surfaces en asphalte ou béton, les prairies jouent également un rôle dans le rafraichissement de l’atmosphère grâce à l’évapotranspiration. Elles absorbent davantage le bruit ambiant que ces surfaces endurées qui ont tendance à le réfléchir. Plus une pelouse est haute, plus elle filtre les poussières atmosphériques et participent donc à l’amélioration de la qualité atmosphérique.  

Enfin, laisser plus de place à la biodiversité est une source de contemplation et de bien-être et a une influence directe sur les humeurs. 

Comment entretenir les zones non tondues ?  

Les zones laissées en tonte différenciée doivent être fauchées une à deux fois par an. Vous pouvez soit opter pour une fauche annuelle au mois de septembre/octobre soit pour deux, la première en juin et la deuxième en septembre. Faucher une première fois au début de l’été vous permettra de favoriser l’apparition de plantes à fleurs pour la suite de la saison. 

Une zone non fauchée peut être maintenue pour permettre à la faune de trouver refuge en hiver. Cette zone sera fauchée au printemps suivant. Afin d’éviter l’installation d’arbres, il est nécessaire de changer chaque année cette partie du jardin non entretenue. 

Pour l’entretien, vous pouvez utiliser une débroussailleuse (rotofil) ou une faux si la surface à entretenir n’est pas trop importante. Si vous avez une grande superficie à gérer, vous pouvez opter pour la barre de coupe. En revanche, le gyrobroyeur est néfaste pour la petite faune et plus précisément les insectes, qu’il va aspirer et broyer.  

Dans tous les cas, il sera important de ramasser le produit de fauche afin de ne pas enrichir le sol et de limiter ainsi l’émergence de plantes indésirables comme les orties, les ronces ou le chiendent. Pour permettre à la petite faune de trouver refuge à proximité, la fauche peut être maintenue 2 à 3 jours sur place avant exportation. 

encart sur la tonte

Quelques plantes utiles 

Souvent considérées comme “mauvaises herbes”, certaines plantes sont un atout indéniable pour les insectes pollinisateurs. Ces plantes dites « indésirables » sont pourtant des végétaux spontanés, adaptés à nos régions et à notre biodiversité. Elles sont indispensables pour le cycle de nombreux animaux et font parties intégrantes de nos écosystèmes. Ainsi, les trèfles et les pissenlits sont très mellifères et raviront les insectes de votre jardin. Au début du printemps, les lamiers, les lierres terrestres et les cardamines des prés sont également très intéressants pour les pollinisateurs. Ne pas les combattre, c’est favoriser la biodiversité dans votre jardin. 

Fleurs

Un article réalisé par Julie Maertens et Thibaut Mottet, conseillers techniques.

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