Les atouts d'un point d'eau dans ma commune

Les premières formes de vie sont restées inféodées au milieu aquatique durant approximativement trois milliards d’années. Elles ont ensuite progressivement conquis le monde terrestre. Ce n’est pas pour rien que les interactions entre l’eau et les êtres vivants sont très importantes. Un point d’eau naturel dans votre commune est avant tout un lieu d’accueil et de support à la biodiversité (amphibiens, oiseaux, insectes, mammifères …). Il peut également être un atout pour l’atténuation des effets des changements climatiques. Bref, tout le monde en profite ! 

Un point d’eau naturel dans ma commune ? 

Il ne faut pas grand-chose pour que la magie opère, quelques mètres carrés biens ensoleillés à l’écart des arbres suffisent. Il faut tout de même prévoir le déplacement d’un certain volume de terre et, dans la majorité des cas, l’achat d’un matériau pour imperméabiliser le sol. Afin d’optimiser l’accueil pour la biodiversité, pensez à prévoir une zone naturelle sauvage aux abords de la mare, afin de connecter une diversité d’habitats pour les déplacements de la faune. Il convient d’installer une délimitation autour de la mare pour éviter tout accident. Vous pouvez la réaliser à l’aide d’éléments naturels issus des alentours par la création d’une haie sèche, ou bien par l’installation d’une haie plessée (guides de mise en œuvre en fin d’article) par exemple. Ces éléments contribueront à former des lieux d’accueil pour la biodiversité aux abords du point d’eau. Il est également possible d’installer des ganivelles en bois pour plus de facilité et rester dans la thématique « nature ».  

Que dit la loi ? 

Un permis d’urbanisme est requis lorsqu’on effectue une modification « sensible » du relief du sol. Il en va ainsi de la modification du relief du sol qui a pour finalité de créer un plan d’eau. Toutefois, une exonération de permis d’urbanisme est possible selon plusieurs conditions cumulatives suivantes à consulter dans le Code de Développement Territorial

Un chantier planifié, un chantier réussi 

plan point d'eauLa localisation idéale est un endroit naturellement humide ou au pied d’une pente, le plus plat possible, bien ensoleillé et à distance d’arbres. Pour bien faire, il faut se tenir à au moins cinq mètres de l’aplomb du houppier (ensemble des branches, des rameaux, du feuillage au-dessus de la première couronne de grosses branches) d’arbres afin d’éviter que les feuilles ne tombent dans l’eau en automne. En plus de combler petit à petit votre point d’eau, la chute annuelle des feuilles va constituer un apport important de matière organique qui risque d’entrainer un phénomène d’eutrophisation (enrichissement naturel ou artificiel d'une eau en matières nutritives). 

Une fois l’endroit choisi, il faudra délimiter précisément les contours de la mare et les matérialiser solidement au moyen de petits piquets en bois ou de fer à béton liés par une ficelle. Pour concevoir cette délimitation, il faut réfléchir au profil en trois dimensions (recommandations techniques dans la suite de l’article). En effet, la profondeur et la pente sont les deux facteurs morphologiques principaux qui vont déterminer l’intérêt écologique de la mare. Au niveau de la flore, les différentes espèces de plantes aquatiques ont chacune leur préférence quant à la profondeur de l’eau, au niveau de la faune, une faible pente permet aux espèces fréquentant la mare et aux petits mammifères maladroits d’en sortir facilement. Le niveau de la mare fluctue naturellement au cours de la saison, d’où la nécessité de ne pas limiter la pente douce à la partie supérieure du plan d’eau. Une profondeur suffisante permet que l’ensemble de la masse d’eau ne gèle pas, car certains organismes passent l’hiver cachés au fond de l’eau, et évitent l’assèchement en été.  

Pratiquement, l’installation peut représenter un travail physique important en fonction de la superficie. À l’exception des rares cas où le sous-sol est naturellement imperméable, il faut planifier d’acheter du matériel pour assurer l’étanchéité de la mare. Deux options principales existent : bâche ou structure rigide. Nous préconisons ici l’installation d’une bâche afin de pouvoir créer un profil en trois dimensions sur mesure avec les conditions optimales (pente, profondeur et paliers principalement) pour accueillir la biodiversité. 

Matériel nécessaire : (téléchargez la liste à imprimer ici)

  • Grillage « à poussin » galvanisé à maille hexagonale fine (idéalement 13mm) 

  • Géotextile non-tissé de minimum 2 mm (ou 350g/m²), de protection pour bâche de bassin  

  • Bâche EPDM de minimum 1 mm d’épaisseur d’un seul tenant pour l’ensemble de la surface pour une bonne imperméabilisation. Ceci représente une grande partie du budget, il est important de ne pas négliger la qualité pour que la mare puisse durer dans le temps 

  • Grosses pierres non anguleuses et non pointues 

  • Pierres plates 

  • Eau de pluie et/ou eau de distribution avec raccordement jusqu’à la mare (prévenir alors le gestionnaire de réseau qu’une demande importante va être réalisée en date du x/x/x) 

  • Maillot ou waders (tenue imperméable) pour aller dans la mare lors du remplissage 

Calcul de la taille de la bâche 

Longueur = longueur du bassin + 2x « la plus grande » profondeur + 2x 50cm (bords) 

Largeur = largeur du bassin + 2x « la plus grande » profondeur + 2x 50cm (bords) 

 

 

Concernant le grillage et le géotextile, il faut se baser sur la superficie de la bâche pour les quantités. Il faut prendre des rouleaux les plus larges possible, car un recouvrement de minimum 20 cm est nécessaire entre les bandes (prendre cela en compte pour les quantités). Il est également possible de doubler l’épaisseur de géotextile pour une protection optimale de la bâche (si le sol est très caillouteux par exemple). 

Outils nécessaires : (téléchargez la liste à imprimer ici)

  • Piquets en bois ou fers à béton (délimiter) 

  • Ficelle (délimiter) 

  • Si grande mare : mini-pelle avec différents bacs (creuser et façonner les parois et paliers) 

  • Pelles, bêches, pioches, barre à mine (creuser) 

  • Râteau (aplanir) 

  • Longue planche rigide et niveau à bulle (niveler les bords) 

  • Brouette, seau (déplacer terre et pierres) 

  • Ciseau, cutter (découper géotextile et bâche) 

  • Cisaille à métal, disqueuse (découper treillis) 

À vos pelles ! 

1. Creuser un trou d’une profondeur minimale entre 80 cm et 1,2m au plus bas avec une pente douce de maximum 15% sur le côté nord (exposé au sud). En installant une mare de plus grande superficie, il est possible d’atteindre une profondeur maximale plus importante tout en respectant l’inclinaison douce des pentes, mais également de créer un contour irrégulier de la mare permettant la création de micro-habitats variés. Pour un bon ancrage des plantes, il est intéressant de créer des paliers à 80, 50 et 30 cm de profondeur avec un léger creux (environ 5 cm de profondeur) pour que du substrat s’y accumule et que les plantes puissent s’y ancrer. Ces paliers ne doivent pas nécessairement faire l’ensemble du tour de la mare 

2. Niveler les bords de la mare pour un écoulement homogène autour de la mare, ou justement orienter le trop-plein (développement ci-dessous) 

3. Les terres retirées peuvent constituer un grand volume. Il est possible d’utiliser les terres pour créer une digue côté nord afin de limiter l’évacuation de terre qui est très fastidieuse. Cet élément est à chiffrer en amont afin de prévoir le budget et la logistique nécessaire. Attention, en raison du poids important de l’eau, en aucun cas de la terre ne sera utilisée pour relever le niveau de la mare. Dans une pente, le niveau supérieur de la mare sera toujours aligné à la surface du terrain la plus basse avant creusement de la mare

4. Une fois que le profilage a été finalisé, enlever tous les éléments saillants qui pourraient trouer la bâche (pierres, racines, déchets…) 

tractopelle

5. Placer le grillage sur l’ensemble de la surface avec un débordement de 50 cm de tous les côtés de la mare, afin d’éviter des dégâts de rongeurs. Superposer les bandes de 20 cm si vous disposez plusieurs morceaux de grillages 

f

6. Placer le géotextile. Superposer les bandes de 20 cm si vous avez plusieurs morceaux. Placer l’éventuelle deuxième couche perpendiculairement à la première pour un recouvrement optimal.

geotextile

 7. Placer la bâche EPDM sur le géotextile : nous vous conseillons d’étaler à l’avance la bâche en plein soleil car la chaleur la rendra plus élastique et facilitera la manipulation.

8. Installer la délimitation externe de la zone mare (haie sèche/haie plessée/…). Cette délimitation englobe idéalement la zone sauvage naturelle accolée à la mare afin de la protéger également. Cette étape peut être faite en amont mais cela risque de gêner les travaux 

9. Placer de grosses pierres non anguleuses et non pointues à différents endroits au fond et sur les paliers. Ces pierres stabiliseront la bâche lors du remplissage et créeront des petits habitats pour la future faune et flore aquatique 

10. Remplir la mare, utiliser idéalement de l’eau de pluie puis compléter avec de l’eau de source ou distribution. Idéalement une personne se tient debout au centre de la mare pour s’assurer que la bâche s’installe correctement et épouse bien les formes du bassin. 

pierres sur la bache

11. Réaliser une petite tranchée en périphérie, à environ 30cm du bord de la mare, afin d’y enterrer le surplus de grillage/géotextile/bâche et bien les fixer. Eventuellement placer des pierres plates de « parement » pour cacher la bâche sur les bords de la mare (meilleur rendu, meilleure durabilité de la bâche...). Possibilité d’installer une plage de schiste de faible épaisseur (privilégier des pierres issues de la région) en amont de la pente douce côté nord pour une entrée et sortie aisée des riverains.

La mare et ses pierres

12. Installer, à la fin du printemps ou en été, des espèces aquatiques et semi-aquatiques indigènes (liste d’espèce en fin d’article). Les plantes des marais sont installées directement dans le substrat humide en bord de mare, alors que les plantes semi-aquatiques et aquatiques sont lestées avec des pierres dans des pots ajourés pour qu’elles puissent ancrer leurs racines dans le substrat des paliers ou du fond de la mare. Une autre méthode est de « jeter » les plantes dans la mare sans ancrage afin qu’elles s’installent où bon leur semble.  Attention à ne pas trop mettre de plantes car elles vont rapidement s’étendre. 

13. Aménager les alentours de la mare (surtout du côté de la pente douce) : zone de fauchage tardif, tas de bois, tas de pierres, tronc d’arbre qui surplombe la mare, ponton en bois, panneau explicatif … 

panneau mare

14. Il est déconseillé d’installer une pompe ou une fontaine. Intervenir le moins possible sur cet écosystème va permettre à la mare d’atteindre rapidement un équilibre écologique, garant du bon état sanitaire et du bon fonctionnement du milieu aquatique. Eviter également d’éclairer la mare et les espaces verts environnants afin de ne pas perturber la faune nocturne.

mare sablière

 N’ayez crainte des moustiques qui seront gérés naturellement et laissez place à l’observation ! 

Et la vie dans la mare ? 

À moins que vous ne désiriez créer un club de pêche, il ne faut apporter aucun animal dans la mare. En effet, introduire des poissons, tortues ou tout autre animal réduira la biodiversité dans et aux abords de votre mare via leur prédation et consommation de végétaux.  

Et apporter quelques œufs de grenouilles de nos régions ? Mauvaise idée, il est important de savoir que toutes les espèces d’amphibiens en Belgique sont protégées. Il est donc interdit de les déplacer. De plus, la plupart des amphibiens adultes sont fidèles à leur lieu de reproduction. Il n'est donc pas sûr que les animaux que vous avez prélevés resteront là où vous les placez... Enfin, pour des raisons scientifiques, il n'est pas souhaitable de contribuer au mélange génétique de populations géographiquement séparées, avec le risque de déplacer des pathogènes ou plantes exotiques envahissantes. Il faut donc attendre que la mare soit colonisée naturellement. Vous pouvez toutefois favoriser leur arrivée ! Pour cela, comme expliqué plus haut, installez des corridors de déplacement (haies, zones sauvages) en direction d’une zone humide existante. Il faut également veiller à supprimer les obstacles à leur déplacement : clôture en béton, grillage à maille très fine … en créant des petites ouvertures (qui vont aussi permettre aux hérissons de se déplacer par exemple). 

En termes de végétaux, il est interdit d’aller se servir dans les zones protégées et de déplacer des espèces protégées, cela risque notamment d’appauvrir les populations locales. L’idéal est d’attendre la colonisation naturelle, mais il est envisageable de réaliser un apport de plantes indigènes. Il faut alors sélectionner un mélange d’espèces indigènes vivant aux différentes profondeurs de la mare pour permettre un support optimal pour la biodiversité (protection lors de l’entrée/sortie dans l’eau, abri, nourriture …). Une liste d’espèces indigènes a été établie par le Réseau Nature de Natagora (disponible en fin d’article).  

Où trouver les plantes ? Plusieurs options sont possibles :  

1. Contacter un organisme qui gère des espaces naturels dans votre région (associations naturalistes, Parcs Naturels, Contrat de Rivière …). Ces derniers pourront peut-être vous conseiller ou vous mettre en contact avec un gestionnaire de zones humides afin de récupérer des plantes indigènes lors de travaux de gestion.

2. Prendre contact avec la pépinière du DNF à Marche-les-Dames. Il est possible, sous certaines conditions et approbation du projet, de recevoir des plantes aquatiques indigènes à titre gratuit, moyennant une convention signée précisant bien le projet, ses conditions et ses modalités. Afin d’en bénéficier, il faut soumettre votre projet longtemps à l’avance afin qu’il soit examiné, notamment en termes de faisabilité technique par le DNF (contact : xavier.rollin@spw.wallonie.be). Parmi les conditions d’exclusion, il faut noter de façon non exhaustive : 

  • Les projets qui constitueraient une concurrence déloyale vis-à-vis des producteurs privés ; 
  • Les projets imposés comme mesures obligatoires (compensations…) dans les permis d’urbanisme, d’environnement ou permis unique, les dérogations à la loi sur la conservation de la nature, etc. ; 
  • Les projets dont les besoins ne seraient pas en rapport avec notre capacité de production ou qui mettraient en péril nos objectifs internes prioritaires ; 
  • Les projets qui n’ont pas comme vocation la conservation de la nature 

3. Acheter des plantes dans une pépinière. Certaines pépinières sont spécialisées dans les plantes indigènes (liste renseignée en fin d’article) n’hésitez pas à leur rendre visite et à leur demander conseil. 

De façon générale, veiller à ne pas déplacer/introduire d’animaux et de plantes exotiques dans votre mare car ils risquent d’avoir de lourds impacts négatifs sur la biodiversité. Pour plus d’informations sur les plantes aquatiques invasives, un guide a été produit dans le cadre du projet LIFE Riparias (document renseigné en fin d’article). 

Et l’entretien de la mare ? 

Les travaux d’entretien sont très réduits dans une mare naturelle. Voici quelques principes pour la maintenir en bon état écologique : 

  1. Eviter que la mare ne s’assèche en été (point développé ci-dessous) 

  1. En septembre : 

  • Limiter le développement de la végétation aquatique afin de conserver deux tiers de la surface d’eau libre et permettre un ensoleillement suffisant. Vous pouvez offrir ces plantes à des personnes venant de creuser une mare ! Avant d’éliminer les végétaux, secouez les au-dessus de la mare, puis laissez-les reposer quelques jours à proximité immédiate des berges. De cette manière, les animaux pourront s’enfuir et regagner, par eux-mêmes, leur habitat aquatique 

  • Faucher et exporter les plantes de berges, veiller à conserver une « zone refuge » de minimum 20% de la surface qui ne sera pas fauchée. Cette « zone refuge » est à déplacer chaque année 

  1. Après plusieurs années, en automne, éliminer une partie de la vase qui s’accumule au fond de l’eau pour éviter un phénomène d’eutrophisation* 

Une mare pour mieux gérer la ressource en eau ? 

L’installation d’une mare naturelle est l’occasion de réfléchir à notre ressource en eau. En effet, dans le contexte des changements climatiques, avec la multiplication des épisodes météorologiques extrêmes, il est judicieux de repenser notre gestion des eaux de pluie notamment. Cette réflexion peut permettre (1) de limiter les quantités d’eau envoyées dans les égouts et favoriser l’infiltration d’eau dans le sol (2) de limiter l’utilisation d’eau de distribution, potable rappelons-le. 

Il est possible de récupérer les eaux de pluie d’une toiture en cas de présence d’un bâtiment à proximité pour alimenter la mare en cours de saison. La fluctuation du niveau de la mare est un phénomène naturel, toutefois, il faut veiller à conserver un niveau suffisant pour que la vie aquatique perdure et que la bâche ne sèche pas (risque de fissure). Les eaux de pluie issues des descentes de toiture ou des trop-pleins de réservoirs d’eau de pluie nécessitent idéalement une filtration physique fine avant l’arrivée dans la mare pour éviter d’apporter des polluants ou matières organiques détachés du toit. Pour les plus motivés, cette eau filtrée physiquement est dirigée vers une zone « tampon » composée d’un petit bassin installé en amont de la mare et agrémenté de plantes indigènes filtrantes. L’eau peut ensuite sans problème alimenter le point d’eau. 

Un autre levier d’action est la gestion des eaux de débordement de la mare, qui risquent d’être en grande quantité lorsque les eaux de toitures sont récoltées. Il convient d’être précis dans l’ajustement du niveau des bords de la mare lors de l’aménagement pour bien orienter le trop-plein. Ce dernier pourrait effectivement mener à des inondations locales en cas d’épisode extrême. Deux options principales s’offrent à nous pour rediriger le trop-plein : (1) vers un deuxième point d’eau via un « chemin d’eau » aménagé (2) vers une zone d’infiltration naturelle de type « noue » (informations complémentaires en fin d’article). Dans ce dernier cas, si les surfaces de toitures sont importantes nous vous recommandons de consulter un bureau d’étude ou un expert afin de sonder le sol puis de quantifier les surfaces et volumes nécessaires d’infiltration. 

Une mare pour atteindre la célébrité ? 

L’installation d’une mare dans un espace public communal peut amener beaucoup d’intérêt de la part d’acteurs très variés. Pour exposer cela, nous avons pris contact avec la commune de Waremme récompensée d'un Trophée  Biodivercité 2023 par le SPW pour un projet de création de création de mare didactique. 

Quelle est l'origine du projet ? Comment est né l'engouement des différents acteurs (commune, école, citoyen ...) ?  

" En 2020, la Ville de Waremme a élaboré une fiche-projet dans le cadre du Plan Communal de Développement de la Nature (PCDN) pour créer une Tiny Forest sur une parcelle de 8000 m² à côté de l’école communale de Bettincourt. Suite à cette initiative, l'idée d'une mare didactique a émergé pour enrichir le maillage écologique de cette zone principalement agricole. La Tiny Forest, en cours de réalisation, couvre 3000 m². La mare didactique projetée aurait une surface de 15 à 20 m², servant d’outil pédagogique pour sensibiliser les élèves et les citoyens à l'écosystème aquatique. À terme, l'objectif est de transformer cette parcelle en un centre de biodiversité et de sensibilisation public."

 Comment planifiez-vous la gestion de la mare, et de ses abords sur le long terme ?   

" La gestion de la mare didactique implique plusieurs acteurs : 

  • Enseignants et élèves de l’école communale de Bettincourt : participation à la mise en place et à l'utilisation pédagogique de la mare. 
  • Ouvriers communaux : placement des clôtures, aménagements extérieurs et entretien périodique en collaboration avec le PCDN. 
  • Outil pédagogique : utilisation de la mare par les enseignants pour l'enseignement de la faune et de la flore aquatiques. 
  • Outil de sensibilisation : organisation de portes ouvertes et visites guidées par le PCDN pour sensibiliser le grand public." 

 Quels sont les atouts principaux d'un point d'eau naturel dans une commune ? 

"La création d'un point d'eau naturel dans une commune présente plusieurs avantages : 

  • Nouvel écosystème : introduction d'un écosystème aquatique dans une zone agricole. 
  • Protection de la biodiversité : accueil d'amphibiens, d'hirondelles, et création d'espaces de protection et d'accès à l'eau pour diverses espèces présentes dans les openfields." 

  Comment avez-vous communiqué à propos de ce projet auprès des citoyens (avant-pendant-après) ? 

"La communication autour du projet a été planifiée en plusieurs étapes : 

  • Avant le projet : information des citoyens via le journal du PCDN, bulletin communal, courriers aux parents d'élèves et la page Facebook de la ville. 
  • Pendant le projet : coordination entre le service environnement et le service communication de la ville pour la promotion continue du projet. 
  • Après le projet : suivi et communication des événements et des résultats via les mêmes canaux de communication. 

Ce projet, par son approche intégrative et pédagogique, vise à enrichir la biodiversité locale tout en éduquant et sensibilisant les citoyens à l'importance des écosystèmes aquatiques. 

 Quels conseils donneriez-vous à une commune qui se lance dans un projet de mare naturelle ? 

  •  "Engagez toutes les parties prenantes dès le début du projet en organisant des réunions publiques. 
  • Élaborez un plan de gestion détaillé pour l'entretien régulier de la mare, incluant le suivi de la qualité de l'eau et la gestion des espèces invasives. 
  • Intégrez la mare dans les programmes éducatifs locaux en développant des outils pédagogiques et en organisant des activités de découverte. 
  • Communiquez régulièrement sur le projet via divers canaux et organisez des journées portes ouvertes. 
  • Mettez en place un système de suivi et d’évaluation pour ajuster les pratiques de gestion et démontrer les bénéfices du projet. 
  • Encouragez la création d’habitats complémentaires pour renforcer la biodiversité et offrir des refuges à différentes espèces." 

A lire aussi : https://www.rtbf.be/article/waremme-la-mare-didactique-de-bettincourt-remporte-un-des-trophees-biodivercite-2023-11267849  

mare waremme

Accueillante pour une riche biodiversité, alliée dans l’atténuation des effets des changements climatiques, la mare naturelle est assurément un élément du « Jardin de demain » … 

Nous tenons à remercier la commune de Neupré pour les photos d’installation de mare, ainsi que la commune de Waremme pour le témoignage très intéressant. 

Un article réalisé par Bernard Drosson, conseiller technique pour les professionnels.

 

Informations complémentaires 

Apiflora (Solières 4500) : https://www.apiflora.net/  

Ecoflora (Halle 1500) : https://www.ecoflora.be/fr-be/home  

Ecosem (Corroy-Le-Grand 1325) : https://www.ecosem.be/  

 

Sources