Dans cet article, nous parlerons du cycle de recyclage des déchets organiques et donc du carbone via le compostage, sujet d’avenir dans le cadre d’une société durable ! Pour être convaincu et émerveillé de l’efficacité de ce cycle, il suffit de regarder la vitesse de dégradation des feuilles dans une forêt, et l’auto-fertilité que ce recyclage permanent permet.
Faire un compost est l’un des meilleurs moyens de réduire son impact sur l’environnement !
A travers le monde, la majorité des déchets organiques sont malheureusement mélangés avec d’autres déchets de tous types afin d’être valorisés énergétiquement par incinération.
La composition souvent riche en eau des déchets organiques est problématique car cela augmente le besoin énergétique des incinérateurs. Ainsi, l’incinération des matières organiques est un non-sens énergétique et environnemental. En effet, leur combustion relâche des polluants et du CO2 dans l’atmosphère, contribuant aux changements climatiques. C’est pourquoi il est important de réduire en priorité notre production de déchets, puis de trier nos déchets résiduels afin de limiter au minimum la quantité de déchets à incinérer et de limiter notre impact sur la planète.
Pourquoi réaliser un compost chez soi ?
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Pour favoriser la biodiversité : les composts constituent des milieux de vie très riches en biodiversité. En effet, la dégradation de la matière organique permet l’intervention d’une diversité phénoménale de décomposeurs de toutes tailles : bactéries, champignons, vers de terre, cloportes et encore bien d’autres ! A côté de cela, un cortège d’autres animaux tels que des oiseaux pourront se nourrir de ces décomposeurs ou s’abriter dans le compost.
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Pour réduire votre facture de ramassage des poubelles : cette donnée est évidemment variable en fonction de votre commune, néanmoins, les matières organiques représentent souvent une majeure partie du poids des déchets ménagers. Les placer au jardin plutôt que dans votre sac poubelle, vous fera gagner un précieux poids !
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Pour réduire son bilan carbone : une partie du carbone présent dans les éléments en décomposition va aller se fixer de manière stable dans le sol durant le processus de décomposition naturelle.
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Pour produire des amendements naturels de qualité : les jardiniers seront ravis de réaliser eux-mêmes de quoi fertiliser leur potager et fournir ainsi les bons éléments minéraux utiles à la croissance de leurs plantes et légumes. Au-delà de la qualité nutritive, un compost bien décomposé améliore la structure physique du sol et constitue un bon amendement.
Pour comprendre la différence entre compost et terreau, nous vous conseillons cet article !
Pas de place pour un compost ? Triez vos déchets organiques dans la poubelle à déchets organiques !
Tout le monde ne dispose pas toujours d’espace pour réaliser un compost à l’extérieur. C’est souvent l’exemple des personnes vivant en appartement. Dans ce cas, vous pouvez tenter de réaliser un lombricompost/vermi-compost. Sachez aussi que depuis le 1er janvier 2024, le tri des déchets organiques est obligatoire pour tous. Renseignez-vous dans votre commune ou auprès de votre intercommunale de tri des déchets afin d’obtenir votre poubelle verte ! Vous trouverez quelques renseignements sur cette page.
Comment réaliser votre propre compost ?
Vous êtes déterminé à réaliser votre propre compost ? Voici quelques étapes pour une bonne mise en place !
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Choisir l’emplacement : dans un jardin, le compost se situera idéalement dans une zone d’ombre, peu voyante depuis l’habitation. Il doit être accessible facilement. Le cas échéant, prévoyez une zone de stockage temporaire proche de la cuisine, afin de limiter les allers-retours au composteur.
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Un point très important est le contact de la matière organique avec le sol afin de permettre une circulation des organismes décomposeurs provenant du sol.
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Prévoir la structure de son compost : l’idéal afin de réduire les couts et d’avoir une structure plus solide, est de créer la structure de votre compost vous-même. Vous trouverez en ligne de nombreuses idées avec la ré-utilisation de palettes en bois ou d’autres matériaux de récupération. Pour le montage nous vous conseillons cette vidéo YouTube de Rustica .
Si vous n’avez pas l’âme d’un bricoleur, rendez-vous en jardinerie ! Pensez à privilégier les composteurs en bois, plus solides que le plastique, et de préférence en deux parties afin de pouvoir séparer les matières organiques fraiches et celles déjà décomposées. N’hésitez pas à prendre des renseignements dans nos jardineries labellisées “Jardiner sans pesticides”.
Enfin, il est également possible de réaliser un compostage “en tas” ou de placer les matières organiques directement en paillage aux pieds d’arbres ou dans des zones de cultures. Ces techniques permettent de se passer de structures préalables, mais il faut alors choisir un endroit à l’abri du vent ou placer une protection par dessus.
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Une fois le compost installé et alimenté régulièrement de matière organique, pensez à le mélanger à l’aide d’une fourche régulièrement afin d’optimiser la décomposition.
L’importance de bien choisir ses déchets organiques !
Toute matière organique peut être dégradée dans un compost ! L’ensemble des déchets
organiques provenant de la cuisine tels que les restes de nourriture, les épluchures, les coquilles d’œufs ou encore le marc de café, par exemple peuvent aisément y être mis.
Sachez cependant que les restes de viande ou de poisson, ainsi qu’une trop grande humidité doivent être évités dans le compost. D’une part, leur décomposition génère des odeurs désagréables mais ils attirent la venue d’animaux opportunistes, souvent indésirables : rats, renards, ratons laveurs …
Si vous avez un grand jardin et que les odeurs et les animaux ne risquent pas d’être gênants pour vous et votre voisinage, vous pouvez envisager de mettre vos restes carnés. Dans le cas de petits jardins, il est préférable d’y mettre uniquement des déchets végétaux et de placer les restes carnés dans la poubelle verte, si disponible.
Les feuilles, mouchoirs, cartons et autres papiers peuvent également être mis dans un compost à la condition qu’ils ne soient pas imprimés, car ils contiennent des métaux lourds. S’ils ont un revêtement plastique ou qu’il s’agit de papier glacé, ils ne doivent pas non plus y être placés. Pour ne pas faire d’erreur, ne mettez que les papiers munis d’un logo de compostage.
Il est également possible de mettre tous les déchets de jardin, tels que les tontes, les résidus de tailles, les feuilles mortes ou encore les restes de plantes. Pour les déchets de tonte, il est nécessaire de bien mélanger le gazon avec d’autres déchets afin de limiter l’apparition d’une croute peu perméable. Quant aux résidus de taille, pensez à les mettre en petits morceaux pour optimiser leur dégradation.
Au final, vous verrez que le compostage de toutes ces matières organiques, surtout les plus imposantes vous évitera les déplacements dans les parcs à déchets verts, et vous procurera un engrais de qualité.
Le rapport carbone/azote : comment réaliser un compost équilibré ?
Si vous souhaitez aller plus loin dans la réflexion liée à votre compost, il existe un point crucial afin que les matières organiques se dégradent correctement : le rapport entre le Carbone et l’Azote (C/N). Il s’agit du rapport d’équilibre entre les matières organiques dites « fraiches » (azotées), qui sont rapidement dégradées ou des matières organiques dites « sèches » (carbonées) qui vont permettre de donner une bonne structure au compost.
Ce rapport, s’il est respecté, permet de donner une nourriture équilibrée aux décomposeurs dans votre compost. Ces décomposeurs vont alors pouvoir se reproduire rapidement et dégrader correctement vos matières organiques.
Un rapport C/N équilibré se situe entre 25 et 30. Il est donc important de savoir si une matière organique est carbonée ou azotée (voir tableau ci-dessous). De manière générale on simplifie ce rapport en recommandant 1/3 de matières sèches (carbonées) pour 2/3 de matières fraiches (azotées).
Un autre point important est d’avoir un taux correct d’humidité (40-60% d’humidité) :
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Trop sec : les micro-organismes et les décomposeurs ne pourront pas travailler correctement.
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Trop humide : le compost ne sera pas assez oxygéné et entrainera une dégradation anaérobie (sans oxygène) des matières organiques. Trop lente, cette dégradation produira du méthane (attention aux odeurs !) Pour savoir facilement si le compost à une bonne humidité, prenez une poignée et pressez-là. Si quelques gouttes s’en échappent ou qu’il colle à la main, c’est que l’humidité est bonne ! A l’inverse, un compost qui ne colle pas ou qui laisse échapper un filet d’eau a un mauvais taux d’humidité.
Conclusion
Vous avez désormais les bases pour vous réinscrire dans le cycle du carbone ! Une fois votre compost réalisé, il doit prendre un aspect similaire à du terreau. Une astuce pour déterminer si votre compost est bien décomposé est de le passer dans des filets à poussin afin d’éliminer les gros morceaux et de garder uniquement les éléments fins. Si vous n’avez pas d’utilité pour votre compost, pensez à le donner, il fera probablement des heureux ! Le cas échéant, il trouvera aussi toute son utilité si vous l’épandez aux pieds des haies, d’arbres et d’autres plantes du jardin.
Le compostage est un exercice fantastique permettant de mieux comprendre le recyclage permanent que réalisent les écosystèmes naturels. N’hésitez pas à nous partager vos retours d’expériences et bon compostage !
Un article de Louis Noël, conseiller technique pour les professionnels.
Pour aller plus loin :
Sources :
- http://environnement.wallonie.be/biodechets/
- https://www.youtube.com/watch?v=csYY_rmqXvQ
- https://www.terrevivante.org/boutique/livres/permaculture-jardin-bio/potager/le-guide-terre-vivante-composts-paillages/
- https://www.lombricomposteur-vermicomposteur.fr/lombricomposteur-appartement/
- https://le-meilleur-choix-jardinage.fr/le-rapport-carbone-azote-c-n-ou-comment-nourrir-son-composteur/
- https://www.saine-abondance.com/les-dossiers-gratuits-pour-commencer-la-permaculture/