La plantation d’arbres fruitiers n’est pas seulement bénéfique pour nous, amateurs de pommes et de poires. Les arbres fruitiers sont aussi un atout pour la faune sauvage, surtout les oiseaux qui profitent des fruits et des cavités ou branches pour nicher. Si l’objectif est de planter un arbre adapté à son terroir et productif, sans que cela ne demande trop de soins ni d’entretien, alors une réflexion préalable s’impose.
Vous ne savez pas quelles variétés choisir ?
Avant de planter un nouvel arbre fruitier, prenez le soin de choisir une variété peu sensible, voire résistante aux maladies. Les variétés fruitières sélectionnées par le Centre wallon de Recherches agronomiques de Gembloux (variétés « RGF-Gembloux ») sont à privilégier étant donné leur bonne rusticité et leur adaptation au terroir avec une bonne tolérance aux maladies. Ainsi, lorsque vous achetez un arbre chez votre pépiniériste, cherchez une étiquette dotée du logo ‘Certifruit’ qui reprend l’identité complète de votre arbre fruitier et un numéro d’identification qui garantira sa provenance. Bien entendu, des pépiniéristes expérimentés peuvent vous conseiller certaines nouvelles variétés non-labellisées tout aussi intéressantes.
Nos jardineries labellisées « Jardiner sans pesticides » sont également à votre disposition pour vous conseiller : http://jardinersanspesticides.be/.
Plantez vos arbres à racines nues !
C’est le moment idéal pour planter les arbres fruitiers (même si c’est encore possible jusqu’à fin mars). Préférez les plants à racines nues car ils ont bénéficié d’une culture en pleine terre et repartent généralement mieux.
Préparez votre plantation avant l’achat des plants. Choisissez un emplacement ensoleillé avec un sol suffisamment drainant. Creusez des trous larges (1 mètre de côté), mais ne vous épuisez pas à creuser trop profond : 40cm suffisent si vous ameublissez le fond à la fourche à bêcher.
Ne lésinez pas sur le compost, éventuellement additionné d’un peu d’engrais organique. Coupez les racines sèches ou abimées puis enduisez les racines d’un pralin, mélange à parts égales de bouse de vache (ou de compost) et d’argile (ou de terre argileuse). Ce mélange boueux permet aux racines de se dessécher et améliore leur reprise.
Si la zone de plantation est proche d’une prairie ou d’un bois, cela vaut la peine de prévoir une protection contre les apins, campagnols ou même les chevreuils. Entourez les racines d’un grillage (diamètre des mailles de 13mm maximum) contre les rongeurs. Celui-ci doit être enterré à 60cm de profondeur et dépasser de 50cm au-dessus du sol. Pour protéger le tronc et les branches des jeunes arbres, il existe des solutions individuelles qu’on trouve dans le commerce : gaines, manchons, tubes, filets,… Sachant qu’il faut penser à les retirer avant qu’ils n’entravent la croissance de l’arbre.
Le moment est également venu de tailler les branches mortes ou malades. Il est important de couper les branches qui ont subi une attaque de champignon ou de bactéries pathogènes durant l’année. Coupez la partie atteinte en vous assurant de ne laisser que du bois sain. Ne recouvrez pas la plaie par une pâte cicatrisante car il se peut que vous ayez laissé une fraction de bois malade. Dans ce cas, la pâte risque de protéger également le champignon des agressions extérieures et celuici pourra alors poursuivre sa progression.
Par contre, pour tailler vos cerisiers et vos pruniers, attendez la fin de l’hiver afin d’éviter le développement du chancre bactérien (Pseudomonas).
Pour limiter le transfert de maladies d’un arbre à l’autre, désinfectez soigneusement et systématiquement vos outils de travail. Pour cela imprégnez vos outils d’alcool ou de vinaigre avant de passer à un autre arbre.
Si vous constatez des taches sur les feuilles, pensez à ramasser les feuilles mortes de pommiers et poiriers, porteuses de la tavelure. Mettez-les aux déchets verts (au compostage industriel) ou, à défaut, brûlez-les. Pour trouver nos conseils pratiques en images, visionnez la vidéo « Conseils au jardin bio » sur la plantation et la taille d’un arbre fruitier: