Vers une ville plus verte
Liège est la première agglomération wallonne et le territoire le plus peuplé au km².
La commune :
- Superficie : près de 70 km2
- Nombre d’habitants: près de 200.000 (soit plus de 2.840 habitants/km²)
C’est depuis 2011, bien avant l’interdiction d’utilisation des produits phytopharmaceutiques (PPP) que la ville est en zéro phyto. Voyons quelques-unes des particularités dans la gestion des espaces verts mises en place par la commune.
Modifier la gestion des espaces verts
Abandonner les pesticides a eu une énorme répercussion sur la manière de gérer les espaces verts pour les communes. En effet, tout d’un coup, sans produits phytopharmaceutiques, le temps d’entretien de nombreux espaces a explosé. Pour les équipes sur le terrain, la seule solution pour s’en sortir, c’est de gagner du temps là où c’est possible, pour arriver à gérer l’ensemble du territoire. La commune a donc mis en place une GD : c’est-à-dire une gestion différenciée, adaptée au lieu (un centre-ville qui demande plus de soin, au contraire de zones plus périphériques ou plus sauvages).
Parmi les solutions: de l’écopâturage en pleine ville !
Le fauchage tardif est une solution qui a été rapidement mise en place par la commune, bien consciente également des impacts positifs pour la biodiversité. Une autre mesure est l’éco-pâturage. La ville a commencé à mettre en place des espaces pâturés par des moutons dès 2016, au pré Fabry, en plein centre de Liège. Fort de la réussite de l’opération, le pâturage a démarré sur d’autres zones en 2019, toujours avec des moutons mais aussi des canards et des oies. Là, il a fallu bien communiquer avec les riverains, qui ont été très effrayés de voir arriver des clôtures dans leur parc. La ville a renforcé la communication auprès d’eux pour les rassurer, notamment par rapport à l’accès du public à ces terrains. Pour s’assurer que tout se passe bien, une autre mesure mise en place est la présence du prestataire les deux premiers weekends pour expliquer aux riverains les quelques mesures de précautions (bien refermer les portiques, ne pas toucher les agneaux, ne pas nourrir les animaux, faire attention aux chiens, …). Le site devient un lieu didactique : riverains, habitants et écoles voisines apprennent aux contacts des animaux. Très satisfaite de ces opérations, la ville souhaite les étendre à d’autres sites comme le Parc de la Chartreuse. Elle espère ainsi que ces nouveaux projets de pâturage vont encourager des vocations et des écolages.
Des visions stratégiques de la Ville :
Que cela soit par son nouveau Plan Communal de Développement de la Nature (PCDN) ou son Plan canopée, la Ville de Liège développe des visions stratégiques sur le long terme. Comme une centaine de communes wallonnes, la Ville de Liège est dotée depuis 1998 d’un PCDN. Actualisé en 2016, il offre de nombreux outils pour une gestion de la ville intégrant la nature en son sein. Grâce à un état des lieux détaillé, il propose des fiches de gestion des espaces verts prenant en compte le réseau écologique et les zones à protéger, à restaurer ou à connecter. Plus qu’une simple approche des réseaux écologiques, le PCDN de la ville de Liège s’attarde à la dimension humaine, en analysant la qualité et l’accessibilité des espaces verts. Avec cette analyse, la ville peut cibler les quartiers en déficit d’espaces verts de qualité pour leurs habitants. Une première pour un PCDN et un outil de gestion très utile pour la ville.
Un « Plan canopée » pour s’adapter aux changements climatiques
Pour un centre urbain comme Liège, la lutte contre les îlots de chaleur est un enjeu de taille pour les années à venir. En 2019, la ville a enregistré une différence de 8°C entre le centre et la périphérie. À cette fin, la ville s’est dotée d’un Plan canopée mettant en évidence les lieux critiques : les plus peuplés, les publics les plus fragilisés, les zones plus exposées aux chaleurs, ... L’objectif : parvenir à une canopée représentant 34% du territoire pour faire de Liège une ville plus verte, plus résiliente et plus respirable en 2050. Cela nécessite de planter 24.000 arbres en 10 ans, soit 2.400 arbres par an !
Une implication citoyenne innovante
Pour parvenir à ces stratégies ambitieuses, la Ville mise entre autres sur l’implication citoyenne et développe différentes actions participatives. Afin de promouvoir la plantation chez le particulier, la Ville a lancé un appel à des « passeurs d’arbres ». Les bénévoles bénéficient d’une formation de 5 jours mêlant théorie et pratique. Ces passeurs d’arbres deviennent des référents pour leur quartier en matière de bonnes pratiques, de réglementation, de sensibilisation. Ce sont plus de 40 candidatures que la commune aura reçues, plus de double de ce qui était attendu ! D’autres ateliers sont proposés pour accompagner à la végétalisation des façades. De plus, la ville a développé un outil en ligne pour aider à choisir son arbre. Les Liégeois sont visiblement très preneurs : plus de mille habitants ont répondu à l’aide à la végétalisation de leur façade ! La prochaine étape pour la végétalisation de la ville avec les citoyens sera les toitures végétales. Affaires à suivre donc.
Pour aller plus loin :
- Fauchage tardif sur le territoire de la Ville de Liège : https://youtu.be/1Oig_QaZ4RU
- Eco-pâturage à Cointe et Fayenbois: https://youtu.be/G9Bj-HaVQaM
- PCDN actualisé : https://www.liege.be/fr/vie-communale/services-communaux/environnement/plan-communal-de-developpement-de-la-nature/telechargements/pcdn
- Le Plan canopée, avec les moyens pour s’impliquer et un outil pour choisir son arbre : https://canopee.liege.be/