Depuis l’interdiction des produits phytopharmaceutiques dans les espaces publics, de plus en plus de gestionnaires se tournent vers des solutions telles que l’imperméabilisation (béton, bitume, pavés, etc) pour limiter l’entretien et la repousse des plantes sauvages. 

Or, si la grande majorité des gestionnaires, et notamment des communes, pose ce choix, cela engendrera une mortalité locale de la vie du sol (souterraine et terrestre), des problèmes de ruissellement des eaux pluviales qui ne pourront plus s’infiltrer et donc une augmentation du risque d’inondation. Et ces aléas risquent de s’intensifier dans le futur à cause des pluies diluviennes de plus en plus fréquentes dont nous faisons déjà les frais. De plus, ces ruissellements engendrent, notamment, des problèmes d’érosion des sols, de saturation de nos réseaux d’égouttage, d’appauvrissement des nappes phréatiques et de pollution des eaux. Or, nos espaces continuent d’être imperméabilisés encore et encore et nous payons déjà ces erreurs. C’est pourquoi il est préférable de se tourner vers des revêtements perméables à l’eau pour de nouveaux espaces ou lors du réaménagement d’autres lieux. 

Bien-sûr, il existe déjà toute une série de revêtements perméables à l’eau : les graviers, la dolomie, les pavés, etc. Ces solutions sont certes peu couteuses, mais il faut bien prendre en compte que l’entretien, et en particulier le désherbage, de ces espaces sera très chronophage voire fastidieux.

Pour pallier à ce problème, il existe plusieurs solutions spécifiques pour chaque espace. Le mieux est de s’orienter, si possible, vers des revêtements végétalisés pour favoriser la biodiversité des organismes vivants dans et sur le sol. Par exemple, de plus en plus de communes optent pour l’enherbement de zones qui étaient auparavant bétonnées ou minéralisées (cimetières, ronds-points, îlots directionnels, …). Cela peut aussi être élargi aux toits, grâce aux toitures végétales qui amènent de la nature en ville, infiltrent et stockent les eaux de pluie, limitent les îlots de chaleur  et apportent du bien-être aux habitants. Les noues végétalisées (dépression du sol de faible profondeur à pente douce) et les bassins de rétention (sec ou sous eau), eux, permettent de ralentir les eaux de pluie mais aussi de les stocker et de les infiltrer. Pour une meilleure stabilité et permettre le passage des véhicules, vous pouvez aussi vous tourner vers les dalles engazonnées ou les pavés enherbés à joints (élargis ou non). L’entretien est alors facilité et consiste en une tonte ou un débroussaillage dès que la végétation dépasse la hauteur limite définie.

Si toutefois la végétation ne peut être tolérée (ou du moins dans une moindre mesure), vous pouvez vous orienter vers les revêtements perméables à l’eau mais non végétalisés. En effet, il existe toute une série de solutions innovantes telles que les pavés drainants ou à joints perméables constitués de sables innovants empêchant la pousse de la végétation, les dalles alvéolées, et les revêtements perméables stabilisés avec liant (bétons de résine (graviers stabilisés), bétons poreux et enrobés poreux). La plupart de ces solutions permettent aussi de lutter contre les îlots de chaleur car certains sont également perméables à l’air. En contribuant à une meilleure circulation de l’air et l’eau, ils permettent d’atténuer les fluctuations de températures et d’abaisser la température ambiante.  

Enfin, si vous souhaitez vous lancer dans la végétalisation de vos espaces publics, n’oubliez pas que des appels à projet seront lancés par le Gouvernement wallon pour renforcer l’adaptation au changement climatique.