Gérer ses espaces verts sans pesticides demande une réelle réorganisation des services et un changement inévitable des mentalités. À travers notre mission d’accompagnement des communes vers une gestion durable et écologique des espaces verts, nous savons à quel point l’échange d’expériences entre les communes ou gestionnaires est une aide précieuse pour cette transition : comment gérer les plaintes des riverains, quelle machine choisir, ... C’est pourquoi, aujourd’hui, voici le retour d’expérience de la commune de Verviers.

• Superficie 33,07 km2 (dont 47% de surface agricole et 46 % de terrains bâtis)
• Nombre d’habitants : 55.198
• Leurs espaces verts :
  • 10 cimetières (17 ha au total)
  • Espaces verts : 90 ha dont 250 points de fleurissements
  • Équipe de 16 ouvriers pour l’entretien 

Pour commencer : un plan de gestion différenciée
En 2014, comme de nombreuses communes impactées par la nouvelle réglementation liée à l’utilisation des pesticides dans les espaces publics, la commune de Verviers réfléchit à sa transition. Inspirée par la commune de Chaudfontaine qui réalise un inventaire de ses espaces verts, la commune de Verviers décide de commencer par là également en 2015. Malheureusement, différents changements de personnel et, à cette époque, encore peu de compétences en gestion différenciée (cartographie, horticulture, …) ont eu pour conséquence de ralentir cet inventaire. C’est la sous-traitance d’un bureau d’études « ApiTrees » qui permettra à la commune d’avoir son plan de gestion différenciée en 2019. Aujourd’hui, ce plan leur permet d’une part de conserver le savoir au sein du service, indépendamment des changements de personnel, et d’autre part, permet de planifier les changements à opérer pour une gestion optimale des espaces verts et de les aider au quotidien dans l’entretien.

C’est un constat de toutes les communes qui ont arrêté d’utiliser les pesticides, et qu’il est important de répéter : il est impossible d’avoir le même résultat dans l’entretien des espaces verts sans pesticides. Pour l’entretien des cimetières par exemple, d’après les calculs d’ApiTrees, il leur faudrait une équipe de 20 personnes uniquement pour l’entretien s’ils souhaitent arriver à un résultat identique à celui obtenu avec les pesticides. Or ils sont seulement 8 ! Un changement de mode de gestion et des mentalités est donc indispensable et inévitable.

Les techniques mises en place : du désherbage alternatif, des cimetières enherbés et des tontes différenciées, …  
En pratique, ils ont démarré avec l’enherbement spontané des cimetières. Le plus grand cimetière (10ha) de Verviers se transforme peu à peu en parc avec même en son sein une prairie de fauche et une prairie fleurie. Ils envisagent l’achat d’une balloteuse, conseillée par ApiTrees, pour le ramassage du matériel de fauche sur les grandes surfaces. Cela leur permettra de conserver à long terme de belles prairies de fauche (en effet, si le matériel de fauche est laissé sur place, le terrain s’enrichit peu à peu, et les graminées et/ou orties prennent le dessus sur les fleurs).
Dans la nouvelle partie du cimetière, on intègre directement cette notion d’entretien facilité : le nouvel espace a été conçu comme un cimetière américain, sans dalle et enherbé. Ce nouvel espace a été également l’occasion d’intégrer la mixité culturelle pas toujours évidente à inclure dans les vieux cimetières.
Sur les surfaces pavées, une brosse métallique est utilisée, avec un seul passage annuel. Ils en sont très satisfaits. Dans les grandes avenues en graviers, l’enherbement spontané est privilégié, avec un passage au réciprocateur.
Différents paillages sont testés : des pierres de lave pour les parterres de vivaces et du géotextile biodégradable et des broyats de tailles sur les parterres d’annuelles.
En 2017, ils ont mis en place des budgets participatifs pour l’aménagement d’espaces verts dans les quartiers, l’occasion d’impliquer les riverains. Parmi eux, un projet a bien pris et perdure encore actuellement. 

Ce qui a aidé la commune :

• La réalisation de leur plan de gestion différenciée
• L’inspiration de ce qui se fait ailleurs dans d’autres communes 
• Les formations proposées par Adalia 2.0. 

C’est également une meilleure communication en interne entre ceux qui conçoivent les espaces verts et ceux qui les entretiennent. La cartographie a été également reprise par la conseillère en environnement. Cette évolution des services permettra d’aller plus loin en matière d’espaces verts durables, écologiques et faciles d’entretien.