Chez les citoyens, le mécontentement, la critique et même l’indignation sont ces dernières semaines monnaie courante dans les médias ou sur les réseaux sociaux quant à l’entretien des espaces publics et en particulier des lieux sensibles tels que les cimetières. En effet, avec la crise sanitaire que nous vivons actuellement, le personnel technique fonctionnant en effectif réduit a dû se focaliser sur les tâches prioritaires jugées essentielles telles que les inhumations. Le désherbage n’en fait pas partie, ce qui a laissé la nature reprendre ses droits …
Le nombre d’enterrements croissant a engendré un surcroît de travail dans les cimetières. Et l’interdiction de l’usage de pesticides (y compris les produits dits écologiques ou “faits maison” ), dans tous les espaces publics depuis le 1er juin 2019, a elle aussi entraîné un changement de méthode de gestion et une réorganisation du temps alloué au désherbage et autres tâches d’entretien.
Certaines communes ont anticipé le passage au zéro pesticide et ont opté pour des méthodes alternatives de gestion comme l’enherbement des allées de cimetières, la plantation d’espèces couvre-sol dans les entre-tombes, l’achat de matériel de désherbage alternatif. Ainsi, pendant la période de transition, elles ont pu adapter leur mode de fonctionnement pour arriver à un résultat très satisfaisant en juin 2019.
D’autres communes ont voulu dans un premier temps maintenir le même résultat que lorsque les pesticides étaient autorisés en désherbant de manière alternative, ce qui multiplie fortement le temps d’entretien et est assez compliqué vu le nombre important d’espaces verts ou de cimetières que peuvent compter certaines communes.
Et les conditions de travail actuelles n’aident pas. Il faudra quelque temps pour que le retard puisse être absorbé. Dès lors, il va falloir faire preuve d’un peu de patience et de compréhension.
Et pourquoi pas aller plus loin, comme le font certains, en proposant votre aide aux services communaux pour le désherbage d’espaces publics (cimetières, parcs publics, etc.)? A Couvin, par exemple, plusieurs citoyens ont mis la main à la pâte et ont désherbé les allées du cimetière de Pétigny, en collaboration avec la commune.
S’il est vrai que l’entretien des allées de cimetières est à charge de la commune, il n’en est pas de même pour les concessions et certains entre-tombes (selon le règlement en vigueur dans chaque commune). Les familles des défunts sont en effet responsables de l’entretien des tombes et de leurs abords.
Rappelons que les pesticides ne sont pas sans danger et que leur interdiction dans les espaces publics vise la protection de la santé des personnes, la préservation de la qualité des eaux de surface et souterraines, et de manière plus générale, la conservation de l’environnement. De plus, avec le déclin de la biodiversité (dont les pollinisateurs, qui sont si nécessaires à notre survie), nous nous devons de changer nos pratiques et notre regard notamment sur les quelques plantes sauvages qui se développent un peu trop selon certains mais qui font le bonheur d’une série d’insectes, d’oiseaux ou de petits mammifères.
Ainsi, essayons de changer notre vision des choses en tolérant un peu plus de nature là où on n’y est pas (ou plus) forcément habitués et faisons preuve de patience afin que les services communaux puissent à nouveau entretenir les espaces publics de manière optimale et naturelle.
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