Pourquoi désherber ?
Avant toute intervention, il est nécessaire d’évaluer et de relativiser les nuisances. En effet, les plantes spontanées apportent de la couleur au jardin, servent d’abris et apportent de la nourriture à une ribambelle d’organismes qui vous aideront à équilibrer votre jardin. Certaines d’entre elles possèdent même des vertus qui peuvent aider le jardinier.
Dès lors, pourquoi ne pas considérer d’un autre oeil l’herbe poussant dans le gravier ou les pissenlits dans la pelouse?
Si la présence d’une plante vous pose un réel problème, choisissez la méthode alternative la plus adaptée pour l’éliminer, l’idéal étant de privilégier les moyens préventifs limitant le développement de la végétation.
Dans les allées en gravier et entre les pavés
Voici quelques techniques préventives :
- Installer un feutre géotextile sous le gravier permet de limiter l’enracinement tout en maintenant une bonne infiltration de l’eau.
- Brosser et nettoyer les pavés régulièrement empêche les graines de germer.
- Rejointoyer les pavés et les fissures
- Semer de l’herbe dans les allées évite l’installation de plantes indésirables.
Voici quelques techniques curatives :
Le désherbage thermique :
Un choc thermique de quelques secondes sur la plante suffit pour provoquer un éclatement des cellules de la partie aérienne. Si la plante est trop brûlée, elle cicatrise et repart de plus belle. En fonction de l’enracinement de la plante et de la météo, le nombre de passages nécessaire peut varier de 6 à 8 traitements sur l’année. Plus tôt dans l’année vous commencerez à désherber, plus le traitement à la chaleur sera efficace. Mais attention: la chaleur peut activer la germination des graines du sol. Dans les jours qui suivent un second passage est donc nécessaire et permettra d’affaiblir la banque de graines de la plante.
Plusieurs techniques sont possibles selon vos moyens :
- Le brûleur à flamme directe alimenté par une grande ou une petite bonbonne de gaz
- De l’air chaud soufflé par un désherbeur thermique électrique
- De l’eau chaude, à 70°C minimum
Le désherbage mécanique :
- Débroussailler pour un résultat rapide sur les surfaces “dures”, en pavés par exemple. Des fils en nylon épais sont conseillés. Mais attention aux projections !
- Tondre à une certaine hauteur au-dessus d’un gravier ou de joints de pavés enherbés.
- Un jet d’eau sous pression sur les pavés pour déloger les plantes incrustées dans les joints.
- L'utilisation d'outils manuels reste efficace quand il s’agit de gratter le gravier (exemple : griffe, sarcloir, binette) ou dans les joints entre les pavés (exemple : un couteau à désherber). Il est conseillé d’agir sur les jeunes plantules tôt dans la saison car leurs racines seront moins développées.
Le désherbage chimique :
Les herbicides disponibles dans le commerce contiennent des acides organiques (acide pélargonique ou d’acide acétique). Attention, bien que ces produits soient biodégradables (contrairement aux herbicides de synthèse), ils ne sont pas sans risques pour l’environnement. L’interdiction de traiter le trottoir s’applique à tous les produits herbicides, qu’ils soient réputés écologiques ou non.
Notez également que l’utilisation de produits ménagers tels que l’eau de Javel, le sel ou encore le vinaigre pour désherber est interdite puisque nuisible pour les eaux de surface et souterraines.
Dans la pelouse, les parterres et le potager
Quelques techniques préventives
Couvrir le sol nu
- Couvrez avec un paillis. Installez une couche d’une épaisseur de minimum 5 cm sur un sol préalablement désherbé. Le broyat de branches, les feuilles mortes ou les tontes séchées sont les matériaux les plus économiques mais vous pouvez vous procurer des paillettes ou des copeaux en jardinerie (froment, miscanthus, chanvre,...).
- Une alternative qui convient aux terrains en pente est le feutre ou la toile biodégradable (en jute, chanvre, lin).
- Les plantes couvre-sol vivaces peuvent compléter les paillis en apportant des couleurs et en attirant les insectes utiles. L’aspérule odorante, l’alchémille, la grande pervenche et de nombreuses espèces de géraniums vivaces sont des exemples parmi d’autres.
- Les engrais verts sont des plantes que vous pouvez semer et qui permettent d’enrichir les parcelles non cultivées du potager. Elles sont aussi d’excellentes plantes couvre-sol (ex: moutarde, phacélie,...).
Effectuer un “faux semis”
Cette technique consiste à préparer le sol comme pour un semis, puis à l’arroser afin de faire lever les graines des herbes indésirables et de les éliminer par la suite par un griffage du sol.
Éviter la montée en graines des plantes envahissantes telles que les chardons et le rumex en fauchant dès la floraison.
Augmenter la hauteur des tontes (6 à 8 cm) de votre pelouse
Cela permet de limiter les pousses indésirables entres les touffes d’herbe. La pratique du “mulching” favorise une pelouse en bonne santé et moins soumise à la concurrence.
Adopter une pelouse écologique
Pourquoi ne pas transformer une partie de votre pelouse en prairie ? L’entretien se limite à 2 fauchages sur l’année et vous augmentez ainsi la biodiversité de votre jardin.
Voici quelques techniques curatives
- Les outils manuels tels que les sarcloirs et binettes sont bien utiles pour le jardinier. Il existe également des outils adaptés pour extirper les plantes à longues racines (pissenlits, chardons,...), très efficaces dans la pelouse.
- Un désherbage mécanique à la tondeuse ou à la débroussailleuse permet de limiter le développement des plantes considérées comme indésirables dans les pelouses.
- Pour désherber complètement une parcelle sans se fatiguer, utilisez de préférence une bâche plastique perméable à l’eau ou des couches de carton afin de ne pas nuire à la vie du sol. Au moins 3 mois sont nécessaires pour un résultat optimal.