Depuis maintenant 4 saisons de végétation, l’Observatoire wallon des Ambroisies tente d’enrayer la progression de l’ambroisie à feuilles d’armoise en Région wallonne. Retour sur ces 4 années de lutte acharnée contre cette plante exotique envahissante qui pourrait faire le cauchemar des personnes allergiques…
L’ambroisie à feuilles d’armoise (Ambrosia artemisiifolia) est une plante annuelle, exotique et envahissante de la famille des astéracées. Originaire d’Amérique du Nord et déjà largement distribuée en Europe, elle est de plus en plus observée en Région wallonne. En plus des conséquences économiques (la plante est une mauvaise herbe des cultures de printemps), sa présence pourrait nuire gravement à la santé publique via son pollen. Largement répandu en été, d’aout à septembre, celui-ci induit des symptômes aux personnes sensibles et peut même rendre allergique les individus initialement insensibles. Face à cette problématique, l’Observatoire Wallon des Ambroisies lutte maintenant depuis 4 années : mais pour quels résultats ?
Le point sur les résultats
Depuis 2020, le nombre de populations d’ambroisies recensées et gérées ne cesse de croître et est, aujourd’hui, 4 fois plus important. En 2023, 110 sites ont été surveillés contre 77 en 2022, 52 en 2021 et 25 en 2020. En effet, grâce à de nombreuses formations et à de la communication, le grand public ainsi que les professionnels, sont de plus en plus sensibilisés à la gestion de cette espèce. Des suivis de terrain par l’Observatoire permettent alors de restreindre la tendance invasive de l’ambroisie en Wallonie en limitant l’expansion et la colonisation exponentielle de l’espèce. Depuis la création de l’Observatoire, 107 populations ont déjà été éradiquées. Il existe néanmoins une forte hétérogénéité dans le nombre d’individus retrouvés par population en fonction des sites, celui-ci pouvant aller de 1 plante à des dizaines de milliers !
L’ambroisie s’adapte à tout type de sol et de milieu. On la retrouve souvent près des poulaillers ou des zones de nourrissage pour oiseaux. Les graines achetées dans le commerce peuvent en effet contenir des graines d’ambroisies, c’est d’ailleurs le principal vecteur d’introduction de cette plante dans la région. En 2023, la moitié des populations avaient pour origine suspectée le nourrissage de poules ou d’oiseaux sauvages.
Une fois présente, plusieurs facteurs peuvent être à l’origine de la dispersion des graines comme les semelles de chaussures, le poil des animaux, les rivières ou encore les roues des voitures. En 2021 par exemple, les fortes inondations sont suspectées du déplacement de graines et donc de la colonisation de nouveaux milieux.
Afin de contribuer à la gestion de cette espèce exotique envahissante, il est alors conseillé de surveiller vos poulaillers ainsi que les surfaces à proximité des lieux de nourrissage pour oiseaux sauvages. Les graines pouvant rester en dormance dans le sol plusieurs années, un suivi annuel est idéal.
Que faire si on rencontre une ambroisie ?
Si vous rencontrez une ambroisie il est alors possible de l’encoder sur différentes plateformes, à savoir, Observations.be, PlantNet ou encore iNaturalist. Il est également possible de contacter directement l’observatoire à l’adresse suivante : owa@uliege.be. Des photos de la plante peuvent également être envoyées afin de faciliter le repérage des individus sur le terrain. La science participative est un aspect essentiel pour la gestion de cette espèce, les informations recueillies permettent de repérer les foyers de populations et donc de les gérer efficacement !
Un écrit de Maureen Lipschitz, Adrien Delforge et Arnaud Monty de l'Observatoire Wallon des Ambroisies