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Le sapin de Noël, toujours incontournable ?

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Les fêtes de fin d’année riment souvent avec l’installation d’un beau sapin de noël dans nos foyers. Mais cette culture est souvent pointée du doigt comme étant gourmande en intrants (produits pesticides et engrais) et occupant de plus en plus de place sur nos terres agricoles. Alors est-ce toujours une bonne idée d’acheter un sapin de noël ? 

Pour bien comprendre les enjeux liés à cette question, voici quelques infos : la production de sapins de Noël en Belgique est concentrée essentiellement en Wallonie, plus spécialement au Sud du sillon Sambre et Meuse, avec une surface estimée à plus de 3 000 hectares cultivés. La plupart de ces sapins partent à l’étranger, ce qui fait de la Belgique le deuxième pays européen exportateur de sapins de Noël, derrière le Danemark. Ce secteur de l’horticulture wallonne est important d’un point de vue économique, générant un chiffre d'affaires de 50 millions d’euros.  

Avec ou sans pesticides ?  

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Photo Union Ardennaise des Pépiniéristes (UAP)

La culture conventionnelle de sapins de noël consomme beaucoup de produits phytosanitaires, surtout des herbicides contenant du glyphosate (2 fois par an). En effet, l’enherbement du pied des sapins pose problème car l’herbe freine la croissance des jeunes plantes cultivées. On comprend dès lors qu’il s’agit d’une culture souvent intensive qui a un impact non négligeable sur l’environnement.  

Certaines pratiques peuvent toutefois atténuer les effets négatifs de la culture de sapins de Noël. Afin de gérer l’enherbement, certains producteurs utilisent des moutons qui pâturent entre les sapins. Cela permet de limiter la concurrence de l’herbe pendant les premières années de croissance des arbres.  

Le label “Véritable et Ecoresponsable” porté par l’Union Ardennaise des Pépiniéristes met en avant des producteurs qui s’engagent à réduire l’utilisation d’herbicides (interdits pendant les 2 dernières années de culture) et à ne pas prélever des mottes pour la commercialisation. Quelques rares producteurs ont choisi une labélisation en production “bio” qui garantit le respect d’un cahier des charges encore plus respectueux de l’environnement car les herbicides y sont proscrits. Mais la transition vers des techniques de cultures alternatives est loin de faire l’unanimité dans le secteur. 

photo-sapin-gestion-differencieeAfin de tester des modes de production du sapin de Noël plus respectueux de l’environnement, un projet de collaboration entre trois GAL (Ardenne Méridionale, Haute-Sûre Forêt d’Anlier et Nov’Ardenne) et 11 producteurs a débuté en 2019 sur des parcelles d’essai. Certaines parcelles sont semées de couverts végétaux (trèfle blanc nain, le lotier corniculé, la fétuque rouge...) dans les interlignes des sapins de Noël. Sur d’autres parcelles, ce sont des moutons de race Shropshire qui broutent la prairie où ont été plantés les sapins de Noël. Ces modes de production permettent de supprimer le désherbage chimique. Pour limiter l’utilisation d’insecticides, d’autres aménagements renforcent la biodiversité des parcelles et les équilibres « prédateurs – ravageurs » ; c’est le cas des haies plantées en bordure de parcelle, des nichoirs ou des perchoirs à rapace. L’impact de ces techniques culturales est mesuré chaque année par des mesures de croissance des sapins. Le cycle de production du sapin étant d’environs 8 ans, il faudra attendre quelques années avant de voir les résultats des tests, notamment les effets sur la viabilité économique de la production.  

Avec ou sans motte ? 

Parmi ces millions de sapins produits chaque année, nombreux sont ceux vendus en pot ou en motte, ce qui appauvri la terre des sapinières. En effet, l’exportation des premiers centimètres de terre arable plus fertile augmente les risques de ruissellement et d’érosion. Donc choisissez de préférence un sapin fraichement coupé plutôt qu’un arbre arraché avec sa motte ou dans un pot. On pense qu'avec sa motte, l'arbre durera plus longtemps et qu'on pourra le replanter dans le jardin. Mais après un séjour prolongé dans la chaleur d'une maison, le sapin aura bien du mal à retrouver force et vigueur. 

Abies ou Picea ?  

sapin-nordmann-par-LazaregagnidzeLes variétés cultivées dans l’Ardenne belge appartiennent à deux genres botaniques : Abies et Picea. Depuis quelques années, l’épicéa commun (Picea excelsa) est de moins en moins planté pour laisser la place aux sapins de Nordmann (Abies nordmanniana). Le prix du sapin de Nordmann est plus élevé que celui de l’épicea commun car il pousse beaucoup plus lentement mais a l’avantage de garder ses aiguilles une fois coupé. Il y a également d’autres espèces qui sont cultivés chez nous : le sapin de Fraser, l’épicéa du Colorado, le sapin noble ... mais en quantité nettement moindre. Si vous voulez acheter un sapin en pot pour pouvoir le replanter dans votre jardin, choisissez l’épicéa de Serbie ou Omorika (Picea omorika). Cette espèce a une multitude de radicelles qui favorisent remarquablement sa reprise au jardin. Pour trouver des espèces encore méconnues du grand public, certains pépiniéristes spécialisés peuvent vous proposer des variétés tels que le sapin de Vancouver qui a une odeur d’agrume ou le sapin de Corée qui a des cônes très décoratifs.  

Vrai ou faux sapin? 

Après avoir lu cet article, certaines personnes pourraient se demander si c’est vraiment écologique d’acheter un sapin de Noël “naturel”. Sachez que le sapin en plastique et aluminium n’est pas une bonne alternative car ce sont des matériaux polluants qui sont souvent fabriqués en Asie. Alors pourquoi ne pas se bricoler soi-même un sapin en utilisant du bois ou du carton de récupération par exemple ? Cela reste la solution la plus écologique et la plus économique.

Pour vous aider à faire le bon choix, nous vous invitons à lire l’article d’Ecoconso sur le sujet “Quel sapin de Noël choisir : naturel ou artificiel ?”. 

Un article de Bastien Domken, conseiller technique pour les particuliers.

Articles de référence et pour en savoir plus : 

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