Le frelon, insecte dangereux par excellence ?
On entend souvent que la piqûre d’un frelon est particulièrement dangereuse voire mortelle pour celui qui la subit. Pourtant, cette réputation est bien loin de la réalité car sa piqûre n’est en fait pas plus dangereuse, ni venimeuse, que celle d’une guêpe. Tout au plus est-elle plus douloureuse car l’aiguillon du frelon est plus long que celui des guêpes et des abeilles. De manière générale, ce sont des insectes relativement pacifiques envers l’homme qui préfèrent souvent la fuite à l’attaque. On évitera cependant de s’approcher des nids qui seront âprement défendus par la colonie. L'approche d'un nid de frelon peut en effet déclencher une attaque collective qui peut se solder par des piqûres multiples sur le corps pouvant nécessiter une hospitalisation d'urgence.
Contrairement aux guêpes qui ont tendance à nous importuner lors de nos repas en terrasse ou au jardin, les frelons ne sont pas attirés par les boissons estivales et autres repas en extérieur. Leur régime alimentaire se compose plutôt d’un mélange de fruits trop mûrs tombés au sol, de sève et d’autres insectes comme les guêpes, mais ils se nourrissent aussi de mouches, moustiques, papillons, abeilles, chenilles et libellules. Les frelons exterminent des quantités considérables - souvent 500 grammes d'insectes par colonie en une journée.
D’Europe ou asiatique, une distinction importante
Il existe deux espèces de frelons en Belgique : le frelon d’Europe (Vespa crabro) et le frelon asiatique à pattes jaunes (Vespa velutina). Et la distinction est importante car, si les considérations évoquées au paragraphe précédent valent pour les deux espèces, le frelon asiatique, arrivé en France – via un arrivage de poteries chinoises en 2004 dans le Sud-Ouest – et parvenu chez nous courant 2016, est une espèce invasive dont les populations se sont rapidement développées en Wallonie. Il cause des problèmes aux apiculteurs car l’espèce s’est spécialisée sur la prédation des abeilles qui retournent à la ruche, les attendant à l’entrée de la ruche en vol stationnaire pour les capturer. Or, contrairement aux abeilles présentes dans son aire d’origine, les espèces de nos régions n’ont pas développé de tactique de parade contre le frelon asiatique et sont donc sans défense face à ses attaques. En comparaison, le frelon européen se nourrit seulement occasionnellement d’abeilles domestiques. D’autre part, l’espèce invasive pourrait constituer une pression supplémentaire pour les abeilles sauvages et se révéler un compétiteur direct pour le frelon européen du fait de leur régime alimentaire similaire notamment.
Comment les différencier…
Si le frelon asiatique est une espèce invasive dont la destruction des nids est recommandée par la Région Wallonne, il est possible de cohabiter avec le frelon européen. Alors comment les différencier ?
Le frelon d’Europe possède un abdomen à dominance jaune clair avec des bandes noires. Sa tête est jaune de face et rouge au-dessus. Son thorax et ses pattes sont noirs et brun-rouges.
Le frelon asiatique à pattes jaunes, quant à lui, est majoritairement de couleur noire, avec une large bande orange sur l’abdomen. Sa tête vue de face est orange, et les pattes sont jaunes à leurs extrémités. Il est légèrement plus petit que le frelon d’Europe.
À gauche : frelon asiatique à pattes jaunes, à droite : frelon d’Europe
Utilité au jardin
Vu son régime alimentaire, le frelon d’Europe joue un rôle important dans les cycles écologiques et régulant les populations d’autres insectes comme les guêpes, les mouches, etc. Lorsqu’un nid européen est présent, cela peut apporter une certaine protection contre l'établissement d'une colonie de frelons asiatiques dans le même périmètre puisque les deux espèces occupent la même niche écologique. Autre aspect intéressant, particulièrement pour les apiculteurs, l’espèce européenne se nourrit de la larve d’un parasite des ruches, la fausse teigne de la cire. Ce papillon parasite se nourrit des rayons de cire des ruches y causant des dégâts considérables.
Fausse teigne de la cire adulte
Que faire si j’ai un nid dans mon jardin ?
La première précaution est de ne pas s’approcher à 5m du nid. Une première étape peut être d’identifier les individus qui s’affairent dans votre jardin pour distinguer le frelon asiatique du frelon d’Europe. Des ressources supplémentaires pour l’identification sont disponibles ici : http://biodiversite.wallonie.be/fr/le-frelon-asiatique.html?IDC=5999.
Si vous identifiez le frelon asiatique, n’hésitez pas à inscrire votre observation dans le site observation.be : http://observatoire.biodiversite.wallonie.be/enquetes/enquete.aspx?e=invasives&tax=Vespa_velutina. Une fois identifiée, la colonie devra être détruite. Pour cela, il est impératif de faire appel à des professionnels équipés et formés à cette tâche. Renseignez-vous également auprès de votre commune, certaines interviennent dans les coups de destruction des nids.
Si le nid appartient à l’espèce européenne, il faudra évaluer si sa présence pose réellement un problème. La cohabitation est en tout cas possible, à condition de pouvoir éviter de s’approcher du nid.